Le prix fort

Nous devons aujourd’hui nous confondre en excuses…Tiens, un alexandrin ! A quoi cela rime-t-il de commencer ce billet par un vers ? Il se trouve parfois que le hasard abuse. Encore un ! Bon, arrêtons là, on se lasse de tout, même des bonnes choses. Venons-en aux faits.

Lutter sans se lasser, se dépasser toujours. Association d’éducation populaire tournée vers l’action, le comité local Attac Saint Malo – Jersey avait souhaité, en accord avec le cinéma de Dinard « Les deux Alizés » organiser une projection-débat à partir du film d’Harold Crooks « Le prix à payer ». Quoi de plus opportun en  ces temps difficiles, que de s’intéresser à ces pays, ces îles, où les spéculateurs alliés aux politiques, font à coup de milliards des profits mirifiques. Zut, voilà que ça recommence…

 

Souhaitant nous assurer d’une communication de qualité, nous nous sommes appuyés sur la presse locale. Quelle ne fut pas notre surprise de voir apparaître dans les colonnes du grand quotidien régional Ouest France, la veille de l’évènement, l’annonce de ladite projection amputée de l’indispensable précision « La présentation du film et le débat sont animés par Attac ». Un membre du bureau a pris son téléphone. Le geste fut opportun, la réponse fut bonne : on allait dès demain rectifier le propos, et remettre l’annonce complétée de ces mots.

Outrance

Rassérénés, bien sûr, mais vigilants quand même, nous avons espéré ce matin le teint blême. Hélas, trois fois hélas, le réveil fut amer. Le hasard, toujours lui, nous fut encore contraire. L’annonce était complète, mais le film annoncé, si le titre était bon, avait été changé.  Sous un seul et même titre, se cachaient deux ouvrages. Celui qu’on présentait, et qui nous mit en rage, parlait de coucheries et de scènes de ménage..

Nous aurions pu tout craindre, mais les faits sont têtus. Là où l’on met du cœur, se cache la vertu. Cette soirée fut belle, et belle cette assemblée. Nous pensions vingt ou trente, mais par un prompt renfort, nous nous vîmes 120 en arrivant au port*. Le débat fut posé, riche et fort animé. En ces temps de colère où la raison vacille, nous avons comme Ulysse, retrouvé la famille. Soyez-en remerciés vous qui êtes venus. Si les vents sont contraires, le bateau a tenu.

Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles" (Sénèque).

*Merci Corneille.