Rassemblement contre les violences sexistes et sexuelles

Quand les femmes prennent la tête d’un mouvement social, c’est le signal d’alarme. C’est une vielle histoire : qu’il s’agisse de la marche des femmes du 5 octobre 1789 réclamant du pain et l’application de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, ou de celle des femmes de la Commune de Paris du 3 avril 1871 en direction de Versailles. Ou encore de la grève des ouvrières de Petrograd le 8 mars 1917 donnant naissance à la Révolution russe et qui fera du 8 mars la journée internationale des droits de la femme. Ou, plus récemment, de la marche pour la légalisation de l’avortement de novembre 1971, initiée par le MLF et le MLA suite au manifeste des 343.

Les mobilisations des femmes continuent de résonner dans le monde entier. On pense à la marche des femmes du 21 janvier 2017 après l’investiture de Ronald Trump à la Maison Blanche avec leur bonnet rose »pussy », ou bien encore celle du 8 mars 2020 réunissant des milliers de chiliennes dansant et reprenant à l’unisson la performance de Las Tesis : un violeur sur ton chemin. Massives, symboliques et créatives, ces marches représentent en quelque sorte, par la reprise du terrain, une reprise en main par les femmes de leur destin.

Ce jour de lutte contre les violences sexistes et sexuelles met en pleine lumière une violence qui n’est en réalité qu’une conséquence du système capitaliste qui a installé siècle après siècle un modèle de société patriarcale, sexiste, inégalitaire, pour servir sa politique économique et sociale construite sur l’exploitation de l’être humain et la recherche du profit… quoi qu’il en coûte à la démocratie.

Cette montée en puissance des mouvements féministes relaie de plus en plus fortement le refus des violences sexistes et sexuelles à l’encontre des femmes, dans tous les secteurs de la société. De la honte du couronnement de Polanski aux Césars 2020 au scandale de la nomination comme ministres de Darmanin et Dupont-Moretti, ou aux révélations concernant Olivier Duhamel, ce sont autant d’étapes marquantes d’une exigence de justice inarrêtable qui va au-delà des seules violences faites aux femmes, qui traverse toutes les catégories de la société, du monde politique au monde ecclésiastique et plus récemment au secteur de la santé.

Les violences faites aux femmes sont non seulement la conséquence de leur domination par les hommes mais aussi des autres oppressions qu’elles subissent. Toutes les femmes sont ainsi exposées à des violences sexistes et sexuelles mais pas de la même manière en fonction de la place qu’elles occupent dans l’espace social. Exercer des violences psychologiques ou physiques sur une personne est une manière de la rappeler à l’ordre social en vigueur, de lui rappeler quelle est sa place pour s’assurer qu’elle n’aura aucune prétention ni velléité à quitter la place que l’ordre moral d’une société autoritaire lui a assignée.

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► Manifeste des Rosies. Publié par Attac France, le 06/03/2024.

► Violences sexistes et sexuelles, violences sociales. Publié par Attac France, le 04/04/2024.